Dermopigmentation cosmétique versus dermopigmentation de reconstruction : mieux comprendre la nuance
09 Janvier 2024 | Isabelle Desmul
La dermopigmentation et ses étapes
La dermopigmentation, maquillage permanent - dermographie - micro-pigmentation - est une procédure qui implique l'insertion de pigments sous la couche superficielle de la peau. Durant la séance, votre expert dessine, avec vous, la ligne idéale de vos sourcils tant dans sa forme, sa structure, sa densité, selon les lignes et reliefs de votre visage. Le dessin et la prise de mesures est une étape importante pour un résultat durable. Cette procédure s’applique également pour les lèvres, le trait d’eye-liner où le choix de la couleur jouera un rôle important dans le rendu final. Rappelons que la première coloration post-dermopigmentation n’est pas la définitive. Celle-ci sera généralement plus foncée et dense que le résultat final. Lors de l’acte de maquillage permanent, de micro-incisions sont effectuées au niveau de votre derme pour y déposer les pigments. Le processus de cicatrisation commence, créant ensuite de micro-croutes, bien souvent invisibles, qui vont permettre l’accélération du processus de cicatrisation tout en contenant les pigments dans votre derme. Durant cette période, la couleur est donc plus foncée.
La dermopigmentation cosmétique vs la dermopigmentation de reconstruction
La dermopigmentation est, par elle-même, une procédure cosmétique et esthétique permettant de créer des résultats similaires au maquillage traditionnel, comme l'eye-liner, le rouge à lèvres ou le crayon à sourcils, mais de manière permanente et subtile. Le maquillage permanent doit se deviner pour être naturel et permet de redessiner ou corriger les traits. Cet effet trompe-l’œil peut également s’appliquer à d’autres zones du corps comme le cuir chevelu - la tricopigmentation; le camouflage de cicatrices, ou encore la reconstruction des aréoles mammaires suite à une pathologie oncologique. Appliqué à ces zones, le maquillage permanent devient alors une dermopigmentation de reconstruction. Quelles différences ? La dermopigmentation #cosmétique se voudra redessiner les traits, amener une correction comme un léger maquillage, tandis que la dermopigmentation de #reconstruction - ou réparatrice, se voudra camoufler ou imiter un zone de la peau endommagée.
La nuance est importante dans la pratique puisque une dermopigmentation de reconstruction peut s’avérer être un travail plus long et plus laborieux pour trouver la bonne combinaison de pigments, dans leur gamme colorimétrique autant que dans leur superposition; pour imiter des volumes ou encore donner des effets de profondeur. Le trompe-l’œil prend alors tout son sens, alors qu’un tatouage classique chez un tatoueur, sera plutôt qualifié de dessin. La dermopigmentation est alors réparatrice. Elle est aussi appelée tatouage paramédical puisque cette procédure se croise avec celle de praticiens du secteur médical. Pour en savoir plus sur la dermopigmentation réparatrice : rendez-vous sur notre article dédié.
Les précautions : des encre aux soins
Que ce soit pour la dermopigmentation cosmétique ou réparatrice, les encres sont adaptées à la dermopigmentation et sont différentes des encres pour tatouage classique. Ces encres doivent être stériles et la majorité des consommables à usage unique. Les pigments contenus dans les encres doivent être minéraux ou organiques, doivent être de haute pureté, pour obtenir une bonne stabilité chromatique, sans ajout de conservateur. L’élaboration des formules de pigments doivent se tenir sous contrôle médical. La qualité de conception et fabrication doit impérativement être certifiée aux normes européennes. Les habitudes de vies, le frottement de vêtements, la pratique d’un sport de manière récurrente comme la piscine, le pH de la peau (une peau grasse n’aura pas nécessairement le même pH qu’une peau sensible), une transpiration accrue tout comme l’exposition aux rayons UV contribuent à la décoloration du maquillage permanent. Pour préserver la couleur, il est important de suivre quelques précautions et règles après l’acte de dermopigmentation, notamment pour aider le processus de cicatrisation, durant une bonne semaine :
- Bien suivre sa routine de soins post-dermopigmentation;
- Lorsque vous traitez la zone, mieux vaut tapoter que frotter;
- Ne pas gratter, frotter et toucher le moins possible les croutes;
- Éviter les produits pour la peau contenant de l’acide alpha-hydroxy (AHA);
- Veiller à porter des vêtements amples et de préférence en coton;
- Eviter d’appliquer des pansements ou compresses;
- Eviter de mouiller abondamment la zone;
- Les bancs solaires, exposition au soleil sont interdites;
- Eviter l’utilisation de maquillage sur la zone pigmentée;
- Le sauna, hammam, jacuzzi, piscine, plage, bain de mer sont à proscrire.
Votre experte vous parle du choix des pigments
“Petite astuce pour distinguer un bon d’un mauvais pigment : À l’œil nu, impossible de faire la différence. Et pourtant le maquillage permanent n’est pas un acte anodin. En tant que patient il est important de se renseigner sur les pigments utilisés. En tant que professionnel, s’informer sur la légalité des produits, leurs formulations est une obligation. Le premier élément à vérifier est la provenance. Les pigments fabriqués hors Union Européenne ne sont pas soumis à la réglementation REACH, et sont donc libres de contenir des substances dangereuses et/ou illégales. Il n’existe aucun certificat REACH délivré aux fabricants pour la conformité de pigments. Le fabricant est garant de la conformité de ses produits et doit lui-même montrer ses analyses en cas de contrôle. En définitif, tous les fabricants qui ne sont pas en Europe ne seront pas contrôlés, donc tous les pigments achetés sur internet (hors EU) seront contrôlés par votre praticien. N’hésitez pas à questionner votre professionnel à ce sujet, tout en vérifiant que les flacons sont bien à usage unique.”
En savoir plus sur la dermopigmentation cosmétique ?
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Qui est Isabelle Desmul ?
Isabelle Desmul est experte en soins esthétiques spécialisés et en cosmétologie paramédicale. Elle pratique en milieu hospitalier (City Clinic Avenue Louise et Chirec) en collaboration avec des médecins spécialistes et en cabinet privé.